Notes pour une entrevue-vidéo
que j'ai offerte à un groupe d’étudiants du cégep Édouard-Montpetit
(Longueuil) le 3 mai 2018 pour un projet de fin d’études en sciences humaines (profil
monde).
Comment
se manifeste la pauvreté au Brésil?
Qu’est
ce qui explique les inégalités sociales au Brésil durant le 20e
siècle? Ont-elles diminué ou augmenté?
Quelles
sont les politiques mises en place par le gouvernement brésilien
pour affecter, positivement ou négativement, ces inégalités?
Quelles
actions le gouvernement brésilien pourrait-il entreprendre pour
diminuer ces inégalités?
D’un
point de vue historique, depuis quand les inégalités économiques
sont-elles présentes au Brésil? Y-a-t-il une période dans
l’histoire où les inégalités étaient presque inexistantes?
Pouvez-vous
nous parler des célèbres favelas
et de l’insécurité qui les caractérise?
La
pauvreté se manifeste de multiples façons. Sous réserve d’y
revenir plus tard, je dirais que le Brésil est l’une des sociétés
les plus inégalitaires de la planète. Cette inégalité extrême
est le produit d’une histoire qu’il faut prendre en compte. Le
Brésil a connu un passé colonial qui le rattachait au Portugal, un
pays maritime sans grandes ressources. Son économie a reposé
jusqu’à la fin du XIXe siècle sur une institution la plus inégale
qui soit, l’esclavage. Son élite se définissait par la grande
propriété et seule une minorité disposait du pouvoir. Encore en
1930 sa république était « oligarchique ». Ce n’est
qu’en 1988 que les analphabètes ont obtenu le droit de vote. Or
les analphabètes représentaient alors encore le quart de la
population.
La
Fondation Abrinq a constaté en 2018 que plus de 40 % (16M) des
enfants et ados de moins de 15 ans vivent dans la pauvreté. De ce
nombre 5,8M (ou 13,5 %) vivent dans la misère (extrême pauvreté).
Voyons
quelques manifestations de la pauvreté :
- La faim est le premier indicateur de pauvreté. En 1946, fort de son expérience brésilienne, Josué de Castro publiait Géographie de la faim. Le dilemme brésilien : pain ou acier, un thème qu’il développera en 1951 dans sa Géopolitique de la faim. La faim demeure un problème persistant, particulièrement dans le Nord-Est et dans les favelas. Un proverbe brésilien dit : "Le pauvre mange de la viande quand il se mord la langue."
- La non-scolarisation des enfants est un autre indicateur. La pénurie d’écoles ou leur éloignement en sont une cause. Une autre cause est que les familles pauvres ont besoin du travail des enfants. Le travail infantile représente 6 % des travailleurs (2,5M). La désertion scolaire reliée à la pauvreté concerne également beaucoup d’enfants.
- L’accès à l’éducation demeure très différencié. Une minorité peut espérer accéder à l’enseignement et à un diplôme universitaires.
- La discrimination est à la fois effet et cause de pauvreté. Comme le dit un proverbe : "Pauvreté n'est pas vice, mais mieux vaut la cacher." Au Brésil, elle participe de la discrimination socio-raciale. Je citerai une métaphore. Le sucre a longtemps été la principale ressource d’exportation. Le Brésil était à l’image du pain de sucre. La société se cristallisait avec les Blancs en haut, les gens au teint brun étant tenus en moindre estime au milieu, et les esclaves noirs se retrouvant en bas, comme pour la panela. Au Brésil, un « travail de noir » est encore un travail bâclé. Dans les petites annonces, une offre d’emploi qui précise une « bonne apparence » n’est pas destinée à un Noir.
- Les bas salaires, l’emploi précaire, le chômage, le travail informel ou au noir sont le lot de millions de Brésiliens.
- La citoyenneté demeure limitée. Avant 1930, le vote était public. Le contrôle des électeurs est demeuré une pratique et persiste dans les campagnes du Nord-Est. C’est le clientélisme. Les pauvres sont sensés soutenir les puissants dont ils recherchent la protection.
- L’État applique une justice de classe. Les Brésiliens ne sont pas égaux devant la loi. L’élite a la capacité de manipuler et d’orienter les lois en sa faveur. Elle peut se soustraire aux lois. On le voit avec l’injustice qui vaut l’emprisonnement de Lula, le président qui a fait le plus pour les pauvres. Ceux qui ont fait le coup d’État contre Dilma Rousseff ont été de toutes les formes de corruption et pourtant ils échappent à toute sanction. « Pour nos amis, tout; pour nos ennemis, la loi ».
- L’État de droit coexiste avec beaucoup de situations informelles : tel le jogo do bicho, une loterie clandestine qui entretient le rêve d’enrichissement fortuit chez les pauvres tout en enrichissant réellement diverses pègres. Les bicheiros se donnent une légitimité en finançant les écoles de samba et la participation populaire au carnaval.
- L’accès inégal aux services se manifeste dans une institution bien brésilienne, le jeito. Le jeito est la façon de lubrifier les engrenages du gouvernement et de la bureaucratie pour obtenir une faveur ou pour contourner un règlement. Ceux qui en ont les moyens achètent ainsi des services ou échappent à des sanctions.
- Il y a enfin le contrôle idéologique. L’avènement de la télévision y a contribué. Elle a créé un divertissement aliénant, les telenovelas. Ces feuilletons quotidiens mettent en scène des milieux riches; on y parle des tourments du cœur, des infidélités, avec des vedettes blanches. C’est même caricatural. Rien à voir avec la réalité des téléspectateurs les plus nombreux et assidus. Les Brésiliens adorent les contes de fée, ces histoires pleines de passion, de richesse, de statut dont rêvent les classes moyennes et pauvres.
L’État
et les pouvoirs qui lui sont associés et attribués (exécutif,
législatif, judicaire, police) ont été, sauf pour de courtes
périodes, au service d’une minorité privilégiée. Des avancées
momentanées avant 1964 ou avant 2016 ont pu être annulées par des
coups d’État. La distribution très inégale de la propriété et
des revenus n’a pas été corrigée, même partiellement, par
l’impôt (sur le capital, les revenus ou la succession). Les 10 %
les plus riches concentrent 50 % des revenus. Le coefficient Gini qui
mesure l’inégalité des revenus se situait à 0,59 en 2001 et à
0,52 en 2011. Pour le Canada, il s’établit à 0,31.
Certains
indicateurs montreraient que globalement la pauvreté a reculé. Vers
1935, l’espérance de vie à la naissance était de 41 ans; en
2000, elle avait été portée à 68 ans. La vie moyenne avait donc
gagné 27 ans. Vers 1920, 65 % des Brésiliens de 15 ans et plus
étaient analphabètes; en 2000, la proportion d’analphabètes
avait chuté à 13 %. Pendant la majeure partie du XXe siècle, les
analphabètes ne pouvaient voter. Ils acquirent le droit de vote avec
la constitution de 1988.
Les
inégalités sociales ont reculé rapidement entre 2003 et 2014. La
pauvreté a diminué de 55 % et l’extrême pauvreté de 65 %. Le
salaire minimum réel s’est accru de 76 % et les salaires réels
ont augmenté de 35 %. Mais les inégalités se sont accrues depuis
le coup d’État qui a limogé Dilma Rousseff en mai 2016. Un train
de mesures a été annoncé : privatisations, réforme des lois
du travail, réforme des retraites, gel prolongé des budgets pour
les dépenses publiques. Le gouvernement issu du coup d'État
parlementaire (mais aussi financier et médiatique) s'est attaqué
aux conquêtes sociales.
Ce
fut d’abord le syndicalisme, le droit des travailleurs de
s’organiser pour défendre leurs droits. Cela a commencé sous
Vargas dans les années 30-50. Mais ce droit ne concernait que les
citadins. Encore était-ce un syndicalisme vertical liant les
travailleurs à l’État corporatiste, se présentant comme arbitre
entre eux et les patrons. Les travailleurs ruraux en étaient exclus.
Les
gains majeurs furent réalisés sous les gouvernements Lula
(2002-2010) qui mit en place des programmes sociaux. Le plan phare
fut Fome
Zero pour
combattre
la faim. Puis Bolsa
Familia
a offert une allocation aux familles pauvres: 70R/m versée à la
mère par enfant scolarisé (>200 R par famille). Projovem
a
permis de scolariser
4,5 M de jeunes en accordant 120R/m aux jeunes qui apprenaient un
métier. En 1978, moins de 8 % de la population brésilienne recevait
des subsides de l’État. En 2008, cette proportion atteignait 58 %.
On calcule que ces programmes ont tiré 50 M de Brésiliens de la
pauvreté.
Réaliser
une réforme agraire véritable. Au Brésil, en 1997, 35 083 grandes
propriétés foncières occupaient 153 M d’hectares (1,5 M km²),
une superficie équivalente à la France, l’Espagne, l’Allemagne,
la Suisse et l’Autriche réunies, laquelle correspondait à la
moitié des superficies agricoles du Brésil, un pays qui compte 4
millions de paysans sans terre. Aucun gouvernement, même celui de
Lula, n’a confronté sérieusement ce problème et procédé à une
réforme agraire.
Entreprendre
une véritable réforme fiscale de façon à ce que l’État ait les
moyens de financer des programmes sociaux conséquents pour combattre
la pauvreté et ses effets. Elle exigerait d’imposer davantage les
grandes fortunes et les hauts revenus. La fiscalité actuelle frappe
davantage l’achat de biens et services que les revenus et le
patrimoine. Ainsi les familles gagnant deux salaires minimuns (= 575
USD/mois) dépensent 46 % en impôts indirects. Une telle réforme
devrait parallèlement combattre l’évasion vers des paradis
fiscaux pour les individus et fermer l’évitement fiscal pour les
entreprises. Jorge Paulo Lemann, l’homme le plus riche du Brésil,
figure dans les Paradise
Papers,
avec deux de ses partenaires comme propriétaire d’au moins 20
sociétés offshore
inscrites aux Bermudes, aux Bahamas et aux îles Cayman. Sa fortune
personnelle est estimée à 30 milliards USD. Elle équivaut à celle
de 100 M de Brésiliens selon Oxfam.
Sous
Lula et Rousseff, la pauvreté a reculé, mais le nombre de
milliardaires a explosé ; les inégalités ont baissé, mais elles
restent encore à un niveau très élevé ; la classe moyenne s'est
accrue, mais le niveau de vie d'une fraction importante de celle-ci
s'est relativement détérioré en raison de la reprise de
l'inflation et de la hausse des impôts rattachés à la
consommation.
Les
inégalités tant économiques que sociales sont apparues dès la
colonisation européenne du Brésil. La découverte du Brésil
remonte à 1500 quand Pedro Álvares Cabral, en route pour l’Inde,
dévia vers l’Ouest et accosta au Brésil dont le premier nom
fut Terra
da Vera (Santa) Cruz.
Les Portugais allaient dans un premier temps extraire le pau
brasil,
un bois tinctorial (couleur de braise qui donnera son nom au pays),
utilisant comme coupeurs les autochtones du littoral. Puis ils
allaient peupler le Nord-Est et développer la culture de la canne à
sucre. À cette fin, ils allaient importer des esclaves depuis
l’Afrique où ils avaient établi des comptoirs. « Pas
d’esclaves, pas de sucre, pas de Brésil ». Au 17e
siècle, le Portugal allait perdre sa prééminence en Asie face
notamment aux Pays-Bas qui s’installent en Indonésie pour le
commerce des épices. Chassé du Japon, il ne conservera que quelques
comptoirs (Macao, Goa). Le Brésil allait devenir au 18e
siècle la principale source de revenus pour la couronne et les
marchands portugais. Le colonialisme, on le sait, est source
d’inégalités, car la colonie doit dégager et transmettre des
surplus à la métropole. Ces surplus provenaient de la fiscalité
(les impôts prélevés) et du commerce asymétrique. Devenu
indépendant en 1822, le Brésil vécut des relations néocoloniales
avec la Grande-Bretagne : des marchands, des investissements,
des banques, des chemins de fer, etc. Ceci sur le front externe. Mais
à l’intérieur, le principal facteur d’inégalités fut la
persistance de l’esclavage. L’esclavage ne fut aboli au Brésil
qu’en 1888, dernier pays des Amériques (après les États-Unis et
Cuba). L’esclavage fut la pire institution : ses conséquences
durent jusqu’à aujourd’hui. L’autre cadre fut la propriété
rurale. Les privilégiés – les homens
bons
-- obtenaient des titres, les autres, la majorité, n’étaient que
des occupants précaires susceptibles d’être une main-d’œuvre
bon marché ou d’être expulsés faute d’être propriétaires.
En
passant, les inégalités étaient moindres avant l’arrivée des
Portugais en raison d’une plus grande homogénéité culturelle et
technologique. Les autochtones sédentaires pratiquaient une
agriculture fondée sur le manioc. Ils vivaient en tribus qui
s’opposaient cependant dans des guerres incessantes ayant pour
objectif le contrôle de territoires, la saisie de femmes et la
capture de prisonniers destinés à des rituels anthropophages. Le
tupi-guarani était la langue commune.
Les
favelas
naissent avec l’abolition de l’esclavage. Les affranchis se
retrouvent sans travail, sans maison. Ils cherchent des
agglomérations d’hommes libres. Ils se glissent dans les villes.
Ils se construisent des logis avec des rebuts. Les soldats de la
guerre des Canudos rapatriés à Rio s’installent sur un morro
(Providencia) qu’ils baptisent Favella
(du nom d’une colline d’euphorbes à Canudos). C’est à Rio que
le terme naîtra en raison notamment de la topographie de la ville
(parsemée de collines impropres à l’occupation « noble »)
et de son statut de capitale (jusqu’en 1960). Mais le phénomène
va se multiplier et s’appliquer à presque toutes les villes en
raison de leur essor rapide après 1940. A Rio, plus de 1,5 M vivent
dans un millier de favelas,
soit près du tiers de la population urbaine. Rocinha compte à elle
seule plus de 150 000 habitants.
Le
problème de Rio est particulier : les favelas
jouxtent les beaux quartiers, les tours d’habitation. Leurs
habitants travaillent pour leurs riches voisins: femmes de chambre,
concierges, personnel de restaurant. Les zones d’opulence
avoisinent les zones de détresse. Les rues sont envahies de camelots
et vendeurs à la sauvette; les plages, par des truands qui
pratiquent l’arrastão
(agression emportant les articles de valeur).
Les
favelas
ont mauvaise réputation. On les considère comme des zones de
non-droit parce que des trafiquants s’y sont implantés en quête
d’impunité. Une contre-culture de la violence s’y est
développée. Même la police n’y entre pas. Elles sont devenues
des anti-villes au cœur des villes. Mais une favela contient plus
que des drogués et des tueurs. On y trouve tout : des bus, des
dispensaires, des boutiques, des troquets, etc. Les maisons
catastrophiques sont peintes de plusieurs couleurs. Presque toutes
les cabanes ont téléphone et télévision.
À
partir de 2008 en gros, en prévision de la tenue des Jeux
olympiques, on a voulu pacifier les favelas
de Rio. On a commencé par les emmurer. Ce fut d’abord Santa Marta
qui jouxte le quartier de Botafogo. Un mur de béton de 3 m de haut.
Au début 2009, il y avait déjà 9 favelas emmurées. Le XXIe s.
s’annonce le « siècle des murs » : ici le mur
éloigne deux morceaux d’une même nation. Puis on a envoyé des
commandos spéciaux. En
nov. 2011, l’unité spéciale (UPP : Unidade
de Polícia Pacificadora)
a occupé sa 19e
favela depuis 2009. 3 000
policiers et soldats ont occupé Rosinha, sans coup férir. Une seule
arrestation, celle du caïd
Antonio Bonfim Lopes, surnommé «Nem»*.
Les 200 trafiquants avaient eu le temps de déménager! Trop souvent
la pacification d’une favela
ne fait que transférer la criminalité vers d’autres favelas.
Comme la sécurité est l’affaire des pouvoirs locaux,
l’intervention policière oscille entre une brutalité inouïe et
des complicités fructueuses avec les organisations mafieuses et les
administrations corrompues. Là où la pacification s’exerce une
police communautaire prend la relève. L’objectif est de promouvoir
l’inclusion sociale en offrant des services urbains complets
(électricité, dispensaire, école, eau et égout). On a même
instauré un tourisme de favela
afin de créer une source de revenus. Marielle Franco était la
preuve qu’une favela
pouvait donner à la société une grande leader. À 38 ans, diplômée
en administration publique, conseillère municipale, militante pour
tous les droits, elle a été sauvagement exécutée en mars dernier
par des tueurs à gages au service de politiciens corrompus ou de
groupes paramilitaires. Ces derniers sont nés avec la bénédiction
des forces de sécurité, mais rapidement ils se sont livrés à des
extorsions et se sont disputés des territoires, allant jusqu’à
collaborer avec ces mêmes groupes criminels qu’ils étaient sensés
combattre.
La
violence prospère sur le terreau de la misère au voisinage
quotidien de l’opulence. Les associations criminelles exploitent
les structures de contre-société des favelas
pour couvrir leurs méfaits. Le taux annuel d’homicides et de morts
par armes à feu pour 100 000 hab. dans la ville de Rio s’élève à
18 (mais à 36 dans les favelas);
les armes à feu sont la principale cause de mortalité chez les
15-24 ans. L’insécurité est omniprésente au Brésil. La
verticalisation des immeubles huppés protège grâce à des gardiens
armés. La maison particulière n’est viable qu’à l’intérieur
d’un condominio
fechado,
un lotissement entouré de hauts murs, bardé d’électronique et
gardé. Entre l’école et le retour des parents, les enfants vont
dans un clube.
Les enfants pauvres vont dans la rue. Pensons au film Pixote
d’Hector Babenco (1981) qui dépeint le monde violent des enfants
abandonnés et l’incapacité du système à offrir des remèdes.
L’insécurité
coûte très cher. Presque tous les lieux où l’on manipule de
l’argent sont protégés par des gardiens armés. On dépenserait
annuellement 8G$ pour la sécurité. Les agences de sécurité
privées sont une grosse affaire. São Paulo est devenue la deuxième
place pour le trafic des hélicoptères urbains, derrière New York,
permettant d'éviter les engorgements du trafic et la violence
urbaine.
*
« Nem »,
le caïd bienfaiteur. Âgé de 35 ans, caïd depuis 10 ans, il vivait
comme un roi, tirant 3 MR (1M USD) par mois du trafic des stups.
Employé modèle d’une société de communications, il était
devenu caïd après avoir emprunté de l’argent pour des
traitements à sa fille auprès du précédent caïd de Rocinha. Père
de sept enfants de trois femmes, il jouait au bienfaiteur pour sa
communauté. Il a été trouvé dans le coffre d’une voiture dont
les occupants prétendaient qu’elle était protégée par
l’immunité diplomatique. Les occupants auraient offert jusqu’à
1 MR aux policiers pour mettre fin à la poursuite. Nem a déclaré
que la moitié de ses gains allait à des pots-de-vin. Il dépensait
pour la communauté et les individus (paniers de vivres),
construisant même des maisons.
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